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Analyse Football

À Dortmund, un leadership à construire

Lortho

La mentalité défaillante des joueurs du BvB est un thème récurrent des dernières saisons. Aujourd'hui, une grappe de joueurs semble pourtant en mesure de remédier à cette lacune tenace.

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Emre Can, maintenu capitaine par Niko Kovac pour la nouvelle saison. © IMAGO / osnapix

Longtemps, il a fallu se lever de bonne heure pour trouver un leader crédible, fiable et constant sur le terrain au BvB. Les dernières saisons des Borussen se sont écoulées parfois sans âme, parfois sans révolte, même lorsque le club de la Ruhr s'est paradoxalement retrouvé à quelques minutes d'un nouveau titre de champion d'Allemagne (au printemps 2023) ou à un match d'une nouvelle Ligue des champions (au printemps suivant). Le brassard semblait brûler les biceps de son récipiendaire et, plus largement, des profils comme Sebastian Kehl, l'aboyeur de naguère, clef de voûte de la mentalité collective de compétiteur indispensable au plus haut niveau, ou à un degré moindre Marco Reus, son successeur au capitanat pendant cinq ans, avaient disparu. Emre Can, Julian Brandt ou Marcel Sabitzer semblaient incapables d'assumer un authentique et durable rôle de leader.

L'arrivée de Niko Kovac, cet hiver, a corrigé en partie cette lacune, le Borussia remontant de la 11e à la 4e place essentiellement à la force de son mental retrouvé. Le Croate, à défaut d'être le plus fin tacticien d'Europe, sait donner du souffle, à court et à moyen terme, aux troupes dont il prend la responsabilité. De là à en faire émerger des tauliers, il y a un pas. Le capitanat « m'a fait plus de tort que de bien », a lâché Julian Brandt, vice-capitaine, au printemps. Comme si le vide à combler dans le secteur était, au-delà de la personnalité de chacun, trop vaste. Ses dirigeants en ont conscience, qui ont fait de la capacité à assumer un leadership l'un de leurs critères de recrutement. Pascal Gross, recruté au-delà de 30 ans et rompu à la Premier League, en est le meilleur exemple, bien qu'il ne soit pas le seul. Le milieu international, passé par Brighton, a trouvé à son arrivée une troupe désabusée qui n'a relevé la tête qu'à la prise de fonction de Kovac.

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Pascal Gross a apporté son expérience et la mentalité de la Premier League.

Dans la tempête, Can a fait front

Depuis, Gross a laissé parler son naturel, prenant ses responsabilités sur le terrain notamment comme tireur de coups de pied de coin. Aujourd'hui, il est entouré de joueurs ayant exprimé, formellement ou non, leur volonté de pouvoir. Tel Nico Schlotterbeck, Waldemar Anton et la recrue Jobe Bellingham, du haut de ses 19 ans. Conscient des lacunes psychologiques de son groupe, Niko Kovac entend installer dès le mois d'août une hiérarchie précise et un partage clair des responsabilités. À commencer par un renouvellement du capitanat pour Emre Can, qui n'a pourtant pas toujours assumé ce rôle avec réussite. Le polyvalent milieu défensif international est en contrat pour un an encore et, sauf surprise, portera le brassard à la reprise. Son expérience joue pour lui – l'ancien joueur de la Juventus a été capitaine sous tous les entraîneurs du BvB qui l'ont eu sous leurs ordres –, sa résistance à la campagne de haine qu'il a essuyée sur les réseaux sociaux en première partie de saison dernière aussi.

Nico Schlotterbeck, leader naturel de la défense, absent jusqu'en octobre pour une blessure au ménisque, est en théorie appelé à prendre la succession dans un an, un aspect qui peut entrer en compte dans le cadre d'une prolongation de contrat – il est actuellement lié au Borussia jusqu'à l'été 2027. Mais le capitanat n'est pas tout. Kovac a besoin de relais sur le terrain et Waldemar Anton fait, avec Gross, partie de ceux-là. Tout comme Gregor Kobel, qui a repris des couleurs, à l'instar de son équipe, depuis le début de l'année civile. À l'inverse, Marcel Sabitzer et Julian Brandt, qui travaillent pourtant sur leur image, n'assumeront vraisemblablement plus ce rôle. D'autres joueurs, plus expansifs, ne demandent qu'à prendre le relais y compris en dehors du terrain, tels Serhou Guirassy et Jobe Bellingham.

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Jobe Bellingham, la nouvelle star du BvB.

Le phénomène Bellingham

Le jeune milieu britannique, du haut des 30 millions de francs suisses de son transfert de Sunderland, enthousiasme déjà au club par sa façon très ouverte de communiquer – l'anglais pratiqué dans le vestiaire facilitant peut-être aussi les choses. La jurisprudence de son frère aîné, naguère terreur de Nico Schulz, gardera peut-être néanmoins ses dirigeants de lui confier trop de pouvoir d'emblée. Mais Jobe est déjà la star du BvB, ce dont témoigne son nombre de suiveurs sur les réseaux sociaux, bien supérieur à quiconque à Dortmund. Comme Jude, le gamin est possédé par le football et trouve en cela un compère en la personne de Pascal Gross, au caractère similaire. Un trait qui s'exprime sur le terrain – donner toujours plus à l'entraînement, par exemple – comme en dehors, où Bellingham est le premier à parler tactique et à visionner du contenu des légendes ayant occupé son poste. Exactement le genre de profils qui ont cruellement manqué à Dortmund ces derniers temps.

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