"J'ai encore du temps": Remco Evenepoel confiant à deux mois du TDF
Tête d'affiche du Tour de Romandie, qu'il a bouclé à la 5e place, Remco Evenepoel est satisfait de sa semaine passée en Suisse. Le Belge assure être dans les temps pour jouer le podium sur le Tour.
Son tonitruant retour à la compétition lors de la Flèche brabançonne et son numéro à l'Amstel Gold Race avaient été quelque peu nuancés par des performances en demi-teinte à la Flèche wallonne et, surtout, sur la doyenne des classiques, Liège-Bastogne-Liège. Une course à étapes comme le Tour de Romandie devait donc permettre de jauger un peu mieux le coup de pédale du double champion olympique à deux mois du Tour de France, son grand objectif de la saison.
Si l'étape de montagne a montré que le coureur de l'équipe Soudal Quick-Step n'avait pas encore retrouvé ses pleines capacités de grimpeur, sa nette victoire lors du contre-la-montre final à Genève lui a permis de se rassurer.
"Cela me donne de la motivation pour travailler encore plus dur ces prochaines semaines", a déclaré Evenepoel en conférence de presse dimanche, assurant n'avoir senti "aucune douleur" à son épaule droite, sérieusement touchée lors d'un accident en décembre. "Je me posais quelques questions sur ma capacité à tenir la position du chrono si longtemps, mais j'ai pu y aller à fond sans problème."
L'an dernier, pour son premier Tour de France, le Brabançon de 25 ans avait terminé à la 3e place, à plus de 9 minutes de l'intouchable Tadej Pogacar et 3 minutes de Jonas Vingegaard. Avec une préparation tronquée et un calendrier chamboulé - au bénéfice du public romand, qui a pu le voir rouler dans son maillot irisé et sur son vélo doré -, "Remco" peut difficilement espérer faire mieux en 2025.
Retourner sur le podium de la Grande Boucle pourrait même être plus compliqué pour le vainqueur de la Vuelta 2022, au vu de la progression de Joao Almeida. Avec ses succès sur le Tour du Pays basque et sur le TdR cette semaine, le Portugais a montré qu'il pouvait être davantage qu'un coéquipier de luxe pour l'ogre slovène au sein de l'équipe UAE.
Mais Evenepoel ne s'inquiète aucunement d'avoir terminé à près d'une minute et demie d'Almeida samedi à Thyon 2000. "Si j'avais explosé dans les Alpes je n'aurais pas pu gagner le chrono", a-t-il expliqué, satisfait de son effort lors de la deuxième partie d'une des ascensions les plus longues du World Tour. "J'ai lâché quand il y avait encore 20-25 gars devant moi et j'ai finalement terminé 11e."
Le Belge a comparé ses performances sur cette boucle romande à celles du Critérium du Dauphiné 2024. "J'avais aussi roulé à mon rythme en montagne et gagné le chrono (réd: 7e rang final, à 2'25 du vainqueur Primoz Roglic). La bonne nouvelle, c'est que le Dauphiné était beaucoup plus tard que le Romandie. J'ai donc encore du temps et je ne suis pas stressé", a-t-il assuré.
Avant de retrouver Pogacar et Vingegaard lors du prochain Dauphiné en juin pour une répétition générale qui s'annonce royale, Evenepoel va parfaire sa condition lors d'un stage en altitude: "Si je travaille bien, j'estime que mon niveau sera meilleur en haute montagne. Ce sera nécessaire si je veux terminer sur le podium du Tour de France."
Le multiple champion du monde espère être à la hauteur de ses deux rivaux, qui ont de leur côté opté pour des préparations diamétralement opposées. Le Slovène a fait le choix d'un printemps copieux en classique et couronné de plusieurs succès de marque, tandis que le Danois n'a couru que deux courses à étapes depuis le début de la saison: le Tour de l'Algarve et Paris-Nice. Revanchard, Vingegaard se concentre pleinement sur la reconnaissance des étapes du Tour, où son duel avec "Pogi" promet des étincelles.