Le PSG à la hauteur pour toucher du doigt un titre historique
Maître de ses nerfs contre Arsenal mercredi (2-1), le PSG n'est plus qu'à une victoire de décrocher sa première Ligue des champions face à l'Inter Milan le 31 mai à Munich. Il a trois semaines pour bien préparer son rendez-vous avec l'histoire.
Voilà 32 ans, une éternité, que le football français attend de remporter à nouveau la compétition reine européenne, après la finale gagnée par l'Olympique de Marseille en 1993 (1-0), déjà contre une équipe milanaise (AC Milan), déjà à Munich et déjà au bout de la première année d'un nouveau format de compétition.
Depuis son rachat par Qatar Sports Investments en 2011, le PSG à lui seul a incarné cette quête homérique, au rythme de coups d'éclat jusqu'ici toujours ponctués par de grandes désillusions, au fil de campagnes qui l'ont surtout laissé frustré. Mais cette fois, le club de la capitale a mis les ingrédients pour conquérir l'Europe, en passant essentiellement par la Manche.
Après avoir renversé Manchester City (4-2) lors d'un match de la première phase à quitte ou double, après l'exploit contre Liverpool en 8e de finale (qualification aux tirs au but à Anfield), après avoir chassé les fantômes d'une remontée à ses dépens contre Aston Villa, gestion des émotions, mental d'acier et idée de jeu aboutie ont encore été les maîtres-mots de la victoire contre Arsenal.
Lors de cette double confrontation contre le bourreau du Real Madrid, tenant du titre, les Parisiens ont toujours mené au score et n'ont jamais vraiment paniqué, même quand les Gunners pressaient très fort pour égaliser.
"Ca été beaucoup de souffrance", a néanmoins reconnu Luis Enrique à l'issue de la seconde manche, comme en ont attesté les assauts des Gunners en début de partie, repoussés par un grand Gianluigi Donnaruma et finalement vite douchés par la volée soudaine et sublime du milieu Fabian Ruiz, symbole de la progression de l'équipe depuis l'arrivée de l'entraîneur espagnol en 2023.
En d'autres temps, le penalty raté de Vitinha (69e) aurait peut-être sonné le début d'une "remontada". Mais le PSG n'a pas reculé et a même doublé la marque via Achraf Hakimi (72e), avant de faire le dos rond après la réduction du score de Bukayo Saka (76e).
Dans un Parc en fusion, le PSG a pris le temps de fêter cette deuxième finale, après celle de 2020 perdue face au Bayern dans un stade vide de Lisbonne en pleine pandémie (1-0), son président Nasser Al-Khelaïfi se fendant d'une déclaration - "On a montré qu'on était une grande équipe" - qui demande encore confirmation.
Ses joueurs le savent si bien que les têtes étaient déjà à Munich. "Le boulot n'est pas fini, on veut plus, on veut aller chercher ce titre", a clamé le capitaine Marquinhos, qui a vécu bien des désillusions depuis son arrivée à Paris en 2013.
"L'objectif est d'écrire l'histoire, être les premiers à conquérir ce trophée tant désiré" au PSG, a abondé Luis Enrique. "Le club le mérite, les supporters le méritent depuis très longtemps."
Les Parisiens ont trois semaines pour préparer cette échéance. Un luxe quand on repense à l'enchaînement frénétique des matches depuis janvier. Le club est délesté de pression en Ligue 1, remportée dès avril. Il se rend à Montpellier samedi, puis recevra Auxerre le 17 mai, sans aucun enjeu. Il va disputer la finale de Coupe de France le 24 mai contre Reims, pour peut-être un triplé historique.
L'intensité qui attend les Parisiens contre l'Inter Milan de Yann Sommer n'aura évidemment rien à voir. L'équipe entraînée par Simone Inzaghi a un style de jeu taillé pour leur faire mal: rigueur défensive, contre-attaques étourdissantes et science des coups de pied arrêtés. Le FC Barcelone du joyau Lamine Yamal en a fait l'amère expérience en demi-finale (3-3, 4-3 ap).
"C'est leur deuxième finale en trois ans, ils sont prêts, il y a eu très peu de changements chez les joueurs", a souligné Luis Enrique. "C'est évident qu'ils ont davantage d'expérience, tant par l'âge des joueurs que par le nombre de Ligue des champions gagnées" (trois). "Nous allons les analyser de façon poussée", a-t-il donc promis.
Le défi pour le PSG sera aussi de rester en jambes pendant ces trois semaines, tout en évitant les blessures. Son buteur prolifique (28 buts) Ousmane Dembélé va pouvoir tranquillement se remettre de sa blessure musculaire de la semaine dernière. Le staff parisien ne l'a pas titularisé mercredi pour ne pas insulter l'avenir, et bien lui en a pris au regard de l'adversité qui attend Paris le 31 mai.