skysport.ch
Sky Sport

Regarder le sport en direct sur

Sky Sport
Analyse Football

Le RB Leipzig à la poursuite de son ADN

Lortho

La saison 2024-2025, la pire de son histoire en Bundesliga, a montré à quel point le club de Saxe avait laissé s'effilocher les principes de jeu et de gestion qui faisaient sa force. 2025-2026 doit lancer les bases d'un retour aux sources.

imago1064400038
Ole Werner, le nouvel entraîneur du RB Leipzig, et André Silva, dont le club se séparerait volontiers. © IMAGO / Picture Point LE

Septième de Bundesliga, aucune qualification européenne à la clef : le RB Leipzig vient de vivre la pire saison de son histoire depuis son accession à l'élite du football allemand, en 2016. Le remplacement tardif de l'entraîneur Marco Rose par Zsolt Löw et Peter Krawietz, deux hommes de confiance de Jürgen Klopp, au printemps, n'y a rien changé. Hormis à de rares exceptions, jamais les joueurs n'ont développé, sur le terrain, le jeu si identifiable qui constituait la mise en pratique des principes maison depuis Ralf Rangnick : le pressing haut, l'intensité, l'affirmation dans les duels, la vitesse, le jeu de transition vertical et culotté. Au contraire : aux premières contrariétés, les individualités ont pris le dessus, chacun cherchant à faire la différence par elles-mêmes – à l'image de Xavi Simons, dont la frustration aura été ostentatoire.

Les statistiques sont frappantes : le RB Leipzig aura été la pire équipe du championnat en pourcentage de duels gagnés (48,1%), l'antépénultième en nombre de tirs concédés (14,71), et aura affiché son pire bilan depuis la montée en nombre de tirs (12) et de centres réussis (17,9%). Plutôt surprenant pour une équipe qui comptait dans ses rangs des Lois Openda, Benjamin Sesko et autre Xavi Simons... C'est que les explications ne viennent pas seulement du terrain. Depuis le départ du club de Ralf Rangnick, l'architecte du projet, en 2019, la continuité sportive et la structure dirigeante ont vacillé, perdant en stabilité. Markus Krösche, dont les compétences se confirment avec éclat à la direction sportive de l'Eintracht, s'est tellement senti à l'étroit dans ses attributions qu'il a pris le large au bout de deux ans, en 2021.

imago1064396462
En échec en Angleterre, Timo Werner peine à se relancer.

La plus lourde masse salariale de l'histoire du club

Un triumvirat composé d'Oliver Mintzlaff, Florian Scholz et Christopher Vivell s'est installé aux commandes et Max Eberl a débarqué avec enthousiasme, en décembre 2022. Il n'a pas fallu un an pour que celui-ci soit débarqué, accusé de flirter trop ostensiblement avec le FC Bayern, son employeur actuel. Rouven Schröder a pris la suite, bientôt remplacé par Marcel Schäfer. À force de faire valser les directeurs sportifs, le club s'est retrouvé avec un effectif peu cohérent, avec la masse salariale la plus lourde de son histoire et prenant de l'âge. L'époque où le RB Leipzig recrutait exclusivement des talents en devenir – Dayot Upamecano, Timo Werner, Ibrahima Konaté, Konrad Laimer, Dani Olmo, Josko Gvardiol, Christopher Nkunku ou Dominik Szoboszlai ont tous évolué du banc à un rôle de titulaires –, tout particulièrement en provenance de Salzbourg, est révolue, et l'excellence de son réseau de recrutement remise en question. Depuis lors, la politique des achats à prix bridé et lié aux performances s'est assouplie, de même que le principe de ne viser que des joueurs autour de 20 ans.

Le symbole de cette perte de sens est évidemment le retour de Chelsea de Timo Werner, premier joueur de l'histoire du club à émarger au dessus de 10 M€ de salaire annuel. L'ancien attaquant de la Mannschaft, en échec en Angleterre, n'a pas constitué le renfort espéré et, à un an de la fin de son contrat, n'a plus de perspective en Saxe. Naguère systématiquement effectif le plus jeune de l'élite allemande, le RB Leipzig figure désormais en milieu de classement dans ce domaine. La hausse de cet indicateur est notamment due aux prolongations à des conditions avantageuses, pour services rendus, de tauliers tels Yussuf Poulsen (parti cet été vers Hambourg), Peter Gulacsi, Willy Orban ou Lukas Klostermann, tous trentenaires ou en passe de le devenir. Le directeur sportif Marcel Schäfer est désormais sommé de réduire la masse salariale de 20%, ce qui réduit évidemment la probabilité de maintenir la compétitivité des saisons précédentes.

imago1064395521
Xavi Simons, courtisé par le Bayern.

Staff au régime

La direction a donc mis en place une cure d'amaigrissement qui touche aussi le staff, à l'effectif en cours de réduction. Petit à petit, le directeur du football Jürgen Klopp, arrivé il y a six mois, influence la politique de la maison, à l'image du remplacement du directeur du centre de formation Manuel Baum par l'un de ses proches, l'ancien entraîneur d'Huddersfield David Wagner. Ce dernier, qui a oeuvré chez les jeunes à Hoffenheim puis à Dortmund, doit apporter expérience et compétence à ce poste stratégique dans un club comme celui-là. Et faire en sorte que les joueurs qui passent par la Saxe ne considèrent pas seulement cette étape de leur carrière comme un simple tremplin de quelques mois vers un avenir plus prestigieux ailleurs. Car c'est au moment où le club se développe à grande vitesse sur le plan économique – son chiffre d'affaires a quadruplé en six ans – que sa trajectoire sportive flanche.

La cible Cesc Fabregas manquée, c'est à Ole Werner, en provenance du Werder, qu'incombe la délicate tâche de son redressement. L'ancien coach de Kiel a convaincu Jürgen Klopp, à l'issue de copieuses discussions, de s'attacher ses services. Son enthousiasme et son appétit sont ostensibles, reste à savoir de quelle liberté d'action il va pouvoir disposer. Il se lance dans ce grand défi avec un atout dans l'équation locale : à 37 ans, il figure toujours parmi les entraîneurs les plus jeunes de Bundesliga. Les cures de jouvence ont toujours été un ingrédient de la réussite du RB Leipzig...

Notez l'article
33 Notes
Votre vote est compté.

Fil actu

À lire aussi

Afficher plus

Regarder le sport en direct sur

Sky Sport
Copyright Sky Suisse SA © 2001-2025. Créée par ewm EWM.swiss