Max Moerstedt, le nouveau joyau d'Hoffenheim
Le talentueux milieu de terrain Tom Bischof tout juste parti au Bayern, Hoffenheim peut compter sur une nouvelle pépite : Max Moerstedt, 19 ans, fait déjà sensation en attaque chez les Kraichgauer comme en équipe nationale U19.
Mercredi 25 septembre 2024. À Midtjylland, pour la première journée de Ligue Europa, le TSG Hoffenheim est mené 0-1. On joue les derniers instants du match quand Pavel Kaderabek sollicite le une-deux dans le couloir droit. Lancé à la limite du hors-jeu par Umut Tohumcu, le Tchèque centre en demi-volée au premier poteau. Max Moerstedt, en avance d'une fraction de seconde sur la course du ballon, tente une reprise improbable à la Zlatan Ibrahimovic qui termine dans les filets d'un Elias Olafsson sidéré. Un but qui rapporte un point mais surtout un but extraordinaire, le tout premier de la carrière du jeune attaquant de 18 ans chez les pros. Une manière hors norme d'entrer dans la cour des grands et, bien vite, un surnom sur le dos : “Le nouveau Thomas Müller”.
Six mois plus tard, les performances à l'Euro U19 de Max Moerstedt, 19 ans désormais, auront forcément rappelé cet épisode aux spectateurs attentifs. Tout particulièrement la demi-finale contre l'Espagne (5-6 après prolongation) à l'occasion de laquelle le grand avant-centre d'1,94 m a inscrit un triplé. L'ouverture du score, en particulier, est un bijou de finition. L'égalisation à 4-4, à la 104e minute, une illustration parfaite de l'attaquant au bon endroit au bon moment, à 10 cm de la ligne. Et la 3e réalisation, trois minutes plus tard, un modèle de frappe croisée instinctive pied gauche, sans contrôle, dans le mouvement.
Six mois au Bayern, déjà
Après Tom Bischof, parti au Bayern et qui dispute en ce moment même la Coupe du monde des clubs, le TSG peut donc s'enorgueillir d'une nouvelle pépite. Qui a, elle, déjà passé six mois dans le club bavarois, au cours de sa formation, en 2020, avant d'intégrer Hoffenheim chez les U17, en 2021. C'est il y a deux ans, en 2023, que Moerstedt, né à Mannheim, a crevé l'écran chez les jeunes. Champion d'Europe et champion du monde U17, il a également décroché le titre de champion d'Allemagne, de vainqueur de la Coupe et de meilleur buteur du championnat chez les U19, qu'il avait rejoints en janvier. Un palmarès immaculé, une saison parfaite et, déjà, des perspectives chez les pros du club.
Avec 12 apparitions en championnat, 2 en Coupe et 7 en Ligue Europa en 2024-2025, au cœur d'une saison très compliquée pour son club à l'issue de laquelle le TSG a évité de peu les affres d'un barrage, le jeune homme a poursuivi sa progression. Mais, dans son secteur de jeu, la concurrence est rude : non seulement Haris Tabakovic et Gift Orban luttent pour la place d'attaquant axial mais le TSG cherche, de surcroît, à prolonger le contrat de l'international kosovar Fisnik Asllani, de retour de prêt d'Elversberg. Tabakovic et Orban étant annoncés comme de potentiels partants, Moerstedt pourrait d'autant trouver sa place dans le onze que l'entraîneur autrichien Christian Ilzer est un adepte de l'attaque à deux pointes.
« Il peut aller très loin »
Hoffenheim n'a donc pas l'intention de prêter son jeune avant-centre, plutôt de lui offrir du temps de jeu et de lui demander, ici ou là, de redescendre en équipe réserve pour gagner en expérience. « C'est chez nous que Max doit franchir un nouveau palier », insiste le directeur sportif Andreas Schicker. « Il s'est clairement développé physiquement et, footballistiquement, il possède toute la panoplie. Partant de là, il peut aller très loin. » Fataliste quant au départ libre de Bischof vers le Bayern, le TSG aimerait d'autant plus monnayer, à terme, le talent de sa nouvelle pépite. Son contrat a déjà été prolongé, en février 2024, jusqu'en 2027.
« J'ai cherché à prendre le dessus sur l'adversaire et à expédier la balle dans le but d'une manière ou d'une autre », témoignait le jeune homme le 25 septembre 2024 à propos de son but d'exception. « Ç'a fonctionné, c'est incroyable. Dans un premier temps, je n'ai même pas regardé car je n'ai pas imaginé que c'était dedans. C'est vraiment chouette mais, ce qui me réjouit le plus, c'est d'avoir pu aider l'équipe. » Ce soir-là, un grand ancien, Kevin Akpoguma, lui rendait hommage en parlant de « talent inouï », insistant sur le fait que Moerstedt « s'adaptait de mieux en mieux » au jeu des Kraichgauer. Un constat que la saison qui vient devrait lui donner l'occasion de confirmer.
