Yussuf Poulsen, la nouvelle proue du HSV

À force, tel Willy Orban ou Kevin Kampl, on croyait Yussuf Poulsen indéfectiblement lié au RB Leipzig. Attaquant du club depuis 2013, recruté à l'époque par un certain Ralf Rangnick, le Danois avait tout connu avec les Saxons. Les montées successives, l'ascension fulgurante d'une structure ambitieuse, son jeu ébouriffant, les trophées dans les dernières années. Puis un géant du football allemand s'est manifesté. Enfin revenu en première division après sept ans à l'échelon inférieur, le Hamburger Sport Verein a frappé à la porte de l'avant-centre de 31 ans, qui va donc connaître à présent sa seconde aventure allemande.

Arrivé dans la Hanse le dimanche 13 juillet au matin, Poulsen n'aura guère eu le temps de s'acclimater : dès le lendemain, il filait en Bavière, à Herzogenauchach, pour un stage de préparation avec son nouveau club. Et avec un statut à assumer : celui de leader. Le HSV mise, pour sa première saison après la remontée, sur trois éléments-clefs fraîchement débarqués pour constituer un axe fort : le défenseur central international nigérian Jordan Torunarigha, le milieu relayeur argentin de Salzbourg Nicolas Capaldo et donc le Danois susnommé. Dans ce dernier cas, avec le départ vers Basaksehir du charismatique Davie Selke, le changement était inéluctable mais les Hambourgeois prévoyaient de toute manière un profond renouvellement dans l'axe du terrain. En amical à Copenhague, le 12 juillet, seul Jonas Meffert, au milieu, était rescapé parmi les tauliers historiques des dernières années. Et Capaldo est appelé à le suppléer...

Le pressing, ça le connaît

Pour assurer l'objectif 2025-2026, qui sera évidemment le maintien en Bundesliga, Poulsen est, de l'avis de son directeur sportif Stefan Kuntz, un pion essentiel. « Il sait ce que c'est que d'être attaquant à ce niveau », assure l'ancien avant-centre de la Mannschaft. « Il saura s'accommoder d'une telle mission. » Le Danois n'a pas perdu de temps puisque dès le mardi 15 juillet, il était sur la pelouse d'Herzogenauchach avec ses nouveaux coéquipiers. Le transfert a beau n'avoir coûté que 1,5 M€, Poulsen est l'attraction de l'été. Ce n'est pas seulement sur le terrain mais aussi dans les vestiaires que le rôle de leader lui est confié. Mais ses dirigeants attendent également de lui qu'il participe au développement footballistique du HSV. Le jeune entraîneur Merlin Polzin – qui n'a que 3 ans de plus que sa recrue danoise – entend mettre en place un jeu basé sur un pressing intense, une caractéristique que Poulsen, en douze ans à Leipzig, a évidemment pleinement intégré.

« J'espère faire en sorte de mériter ici beaucoup de reconnaissance », formulait l'international danois à son arrivée dans la Hanse. Un transfert qui participe aussi clairement de son objectif personnel : être de la partie avec le Danemark au Mondial 2026, dans un an. Poulsen a constaté que, dès lors qu'il n'était pas titulaire à Leipzig, sa présence dans le groupe danois n'était pas garantie – pour preuve les deux derniers matches de l'équipe nationale, contre la Lituanie et l'Irlande du nord, qui se sont déroulés sans lui. L'ancien joueur de Lyngby en a conscience : s'il performe avec son nouveau club, le sélectionneur danois Kasper Hjulmand, un connaisseur de la Bundesliga, fera inexorablement appel à lui de nouveau. Pour ses débuts sous le maillot du HSV, le 27 juillet en amical contre Lyon au Volksparkstadion, Poulsen n'a pas pu empêcher un net revers (0-4). Rendez-vous à Pirmasens, en Coupe d'Allemagne, le 16 août, pour une première vraie prise de responsabilités.